Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     LANCE1          LANCE2     
FEW V lancea
LANCE, subst. fém.
[T-L : lance ; GD : lance ; GDC : lance ; FEW V, 151b : lancea]

A. -

ARM. "Lance" : Et n'alerent pas si desgarniz que chascun n'eust la cotte d'acier, et le pan, et la piece, et le harnoiz de jambes es bouges. Les pages portoient la lance et le bacinet. (ARRAS, c.1392-1393, 51). Mais Remondin s'avise, et vint a son cheval, et prist l'estrier a une main et en l'autre main la lance, et s'en vint pas pour pas vers son ennemy. (ARRAS, c.1392-1393, 63). La peussiez ouïr grant martelleiz au reclouer pans, plates, gantellez, harnoiz de jambes, a enferrer lances, a ferrer chevaulx, au rouler cottes d'acier et jaserens, et toutes autres choses neccessaires. (ARRAS, c.1392-1393, 95). ...Uriien, qui estoit tous armez, a visaige descouvert, un chappel vert sur le chief, l'espee toute nue ou poing. Et lui portoit le cappitaine son heaume devant lui, sur le troncon d'une lance. (ARRAS, c.1392-1393, 117). ... et se viennent encontrer par telle vertu qu'il n'y ot si bonne lance qui ne volast en troncons jusques en leurs poings. (ARRAS, c.1392-1393, 300).

 

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Mettre la lance en arrest. V. arrest

 

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Mettre la lance sous le bras. V. bras

 

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Lance sur feutre. V. feutre

 

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La lance au poing : Atant esvous Uriien, qui met pié a terre, la lance ou poing. (ARRAS, c.1392-1393, 101).

 

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La lance sur la cuisse : ... le jayant s'esveille, et vint a une fenestre et regarde Gieffroy tout armé sur le destrier, la lance sur la cuisse. (ARRAS, c.1392-1393, 245).

 

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Brandir (le fust de) la lance : Mais le roy Selodus crie son enseigne a haulte voix, et joint l'escu au pitz, et brandist le fust de lance et broche le destrier des esperons (ARRAS, c.1392-1393, 184). Et quant Gieffroy les entent, si broche le cheval des esperons et brandist la lance. Le premier qu'il attaint fait voler mort par terre. (ARRAS, c.1392-1393, 232).

 

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Empoigner la lance : Et après, prist Gieffroy une souppe en vin, et puis s'arma de toutes pieces, et monta a cheval fort et viste, et pent l'escu au col, et empoingne la lance. (ARRAS, c.1392-1393, 299).

 

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Baisser la lance : Et le roy baisse la lance et fiert un crestien par telle vertu qu'il lui met fer et fust et pennon tout par my le corps, et l'abbat mort a la terre. (ARRAS, c.1392-1393, 184).

 

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Lance baissee : Ly contes de Poictiers s'esmerveilla moult qui ce chevalier estoit. Si joint l'escu au pitz et s'en vint vers lui, lance baissiee. (ARRAS, c.1392-1393, 40).

 

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À l'abaisser des lances : Quant les deux osts s'entrevirent, la ot grant effroy, et a l'approuchier fu la huee grant. La en y ot de telz qui voulzissent bien estre dont ilz se furent partiz. A l'abaissier des lances ot grant abbateiz, et, d'un costé et d'autre, de mors et de navrez grant foison. (ARRAS, c.1392-1393, 183).

 

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Coucher la lance. V. coucher

 

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Ferir (sur) qqn de la lance : Et Olivier lui laisse [au cheval] le frain et le point de l'esperon, et, au redrecier que ly chevaulx fist, Remondin le va ferir de la lance ou cousté, tellement qu'il le porta a terre de l'autre lez du destrier, et demoura a Olivier bien demy pié du fer de la lance dedens le corps. (ARRAS, c.1392-1393, 63). Lors commencent a ferir de lances et d'espees sur tout quanqu'ilz trouverent de Sarrasins, et couppent cordes de paveillons, de trez et de tentes, et font moult horrible occision de payens, selon la quantité que ilz estoient. (ARRAS, c.1392-1393, 95).

 

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Mettre (la tête d'un ennemi) sur une lance : Et ont trouvé la dame (...) et lui presentent la teste du jayant. Et la dame en fu moult lie, et l'envoya a la Rochelle, et la fut mise sur une lance a la porte Guiennoise. (ARRAS, c.1392-1393, 248).

 

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Subst. + de lance(s)

 

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Coup de lance. V. coup

 

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Pouls de lance. V. pouls2

 

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Boutis de lances : La commenca fort le bouteiz de lances. Uriien fiert un Sarrasin de la lance tellement par my le piz qu'il lui perce le foye et le poumon. (ARRAS, c.1392-1393, 102).

 

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Froissis de lances : La ot a l'encontrer grant frosseiz de lances, et tourna grant la perte sur ceulx du siege. (ARRAS, c.1392-1393, 160).

 

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En la pointe du fer de la lance. "En défiant qqn au combat" : Par foy, dist Gieffroy, je le vous diray. Je lui apporte [au géant] l'argent du patis que toutes les gens de la terre de monseigneur mon pere lui doivent, en la pointe du fer de ma lance. Comment, dirent ilz, le pensez vous a aler combatre ? Par mon chief, dist Gieffroy, autre chose ne quier je au lez de ca. (ARRAS, c.1392-1393, 244).

 

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Le tronçon d'une lance. V. tronçon

B. -

[La lance servant de mesure]

 

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Le jet d'une lance. V. jet

 

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Le long d'une lance. "La longueur d'une lance" : La souffrirent crestiens grans faiz, et sont reculez le long d'une lance. (ARRAS, c.1392-1393, 235).

 

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Le haut d'une lance. "La hauteur d'une lance" : ... et voit la tour haulte et grosse entre le bourc et le fort, qui les surmonte de haulteur de plus du hault d'une lance (ARRAS, c.1392-1393, 77).

 

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P. méton. "Longueur d'une lance" : Mais quant ilz scorent la venue de leurs deux freres, si font faire place eulx, que nulz ne les approuchoit de plus de IIIJ. lances. (ARRAS, c.1392-1393, 281).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach


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